Des objectifs très ambitieux

En France, cette double mutation s’inscrit dans le cadre des objectifs très ambitieux fixés par l’Union Européenne en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

En 2008, elle s’était fixée pour objectif de réduire ses émissions de 20 % d’ici 2020 par rapport aux niveaux de 1990, tout en augmentant la part des énergies renouvelables à 20 % et en améliorant l’efficacité énergétique de 20 %. Ces objectifs ont été largement atteints, avec une réduction des émissions de près de 24 % en 2020, mais l’amélioration de l’efficacité énergétique a été moins performante que prévu.

Aujourd’hui, l’UE pousse encore plus loin. D’ici 2030, elle vise une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990. Pour 2050, l’objectif est de parvenir à la neutralité carbone, une ambition qui nécessite une transformation radicale dans de nombreux secteurs dont le secteur industriel.

La France vise la neutralité carbone d’ici 2050 avec des actions concrètes. Et, tous les secteurs seront mis à contribution. 

Comment le secteur industriel doit-il s’adapter pour répondre à ces enjeux tout en atteignant leurs objectifs financiers et en activant les nouvelles technologies? 

Dans cet article, nous nous focaliserons sur les fabricants de machines. 

Rappelons tout d’abord que les objectifs de neutralité carbone imposent de lourdes exigences aux fabricants de machines et d’outils. 

• Ceux-ci doivent réduire leur empreinte carbone en améliorant l’efficacité énergétique de leurs produits et en adoptant des processus de production plus propres. Cela nécessite des investissements massifs dans la recherche et le développement pour concevoir des machines moins polluantes et intégrer des technologies numériques avancées.
  
  
•  De plus, ils doivent s’adapter aux réglementations plus strictes et aux attentes croissantes des clients pour des solutions durables. 

Ces défis peuvent aussi ouvrir des opportunités, car les entreprises qui innovent rapidement peuvent se positionner comme leaders sur le marché des technologies vertes.

A ces exigences écologiques, s’ajoutent de nombreux défis majeurs. 

La concurrence internationale intense, avec des acteurs asiatiques et européens dominants, oblige les entreprises françaises à innover constamment. 

Le secteur est également affecté par les fluctuations économiques, les coûts des matières premières et les incertitudes globales. 

Enfin, une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, notamment dans les domaines de l’ingénierie et des technologies numériques, complique la situation, rendant indispensable la formation et l’attraction de nouveaux talents pour soutenir l’innovation et la croissance.

Dans ce contexte, comment peuvent réagir les fabricants de machines ? 

La digitalisation apparaît comme une solution pour répondre aux contraintes et aux défis et pour rester compétitif. Mais, elle nécessite des investissements dans l’automatisation, l’IoT, et l’intelligence artificielle. 

En effet, les nouvelles technologies et la digitalisation plus globalement pourraient permettre à des entreprises de ce secteur d’adopter de nouveaux modèles de revenu. Elles compléteront ainsi leur source de revenu principale. 

Une transformation digitale réussie permet aux entreprises fabricants industriels d’obtenir des résultats dans les domaines suivants:

              1. Au niveau opérationnel

Ces entreprises pourront grâce à une transformation digitale effective, réduire leurs coûts, accroître le chiffre d’affaires, optimiser leur comptabilité. 

              2. Au niveau organisationnel

Les fabricants et industriels pourront renforcer leur utilisation de l’agilité afin d’obtenir des résultats plus rapidement. 

              3. Au niveau de l’innovation 

Maîtriser les technologies donne un avantage concurrentiel à toute entreprise qui y arriverait. Elles pourront mettre sur le marché des produits innovants qui compléteront leurs sources de revenus actuelles. 

             4. Au niveau réglementaire

Les fabricants de machines pourront se positionner comme leaders sur des marchés de technologies vertes tout en réduisant leur empreinte carbone. 

Les nouveaux objectifs de l’UE sont une escalade par rapport aux précédents engagements de 2020, où l’UE visait une réduction de 20 % des émissions. Ces derniers objectifs avaient été atteints avec succès, grâce à une combinaison d’améliorations technologiques et de politiques environnementales renforcées.

Cependant, ces nouveaux objectifs de 2030 et 2050 représentent un défi bien plus grand pour les industries, notamment celles du secteur industriel français. 

La digitalisation devient un levier crucial dans cette transformation, offrant des outils pour optimiser l’efficacité énergétique et réduire l’empreinte carbone. Malgré cela, la convergence de ces deux tendances – énergétique et digitale – nécessite des adaptations profondes. Les fabricants doivent repenser leurs modèles économiques, leurs chaînes d’approvisionnement et leurs stratégies d’innovation pour rester compétitifs et alignés avec ces nouvelles exigences.

L’avenir de l’industrie dépendra de sa capacité à embrasser ces changements avec agilité, en équilibrant la pression pour réduire les émissions avec l’opportunité de se réinventer grâce aux technologies numériques.