Des débuts créatifs et difficiles

Pietro Ferrero est né en 1898 dans la région du Piémont. Fils de paysans, il s’oriente vers la pâtisserie et commence un apprentissage à 14 ans. Dès ses débuts en tant que pâtissier, il a à cœur d’inventer de nouvelles recettes et ses amis l’appellent le scientifique.

C’est cependant une époque difficile. Juste après la Première Guerre mondiale, l’Italie souffre de problèmes économiques et la pâtisserie n’est pas la priorité des clients. Pietro fait preuve d’ingéniosité pour vendre ses produits à bas prix sans se ruiner. Il expérimente notamment avec la noisette, denrée abondante et peu coûteuse dans le Piémont. Il se marie et ouvre une pâtisserie à Alba où il rencontre un succès certain.

Les difficultés sont des opportunités.

La Seconde Guerre mondiale renforce les difficultés économiques du peuple italien et Pietro Ferrero doit batailler pour rester à flot. Mais comme tout bon entrepreneur, ils voient les difficultés comme des opportunités. L’approvisionnement en cacao est difficile à cause de la guerre. Le chocolat devient une denrée de luxe que le peuple ne peut pas s’offrir. Devant ce constant, Pietro cherche à créer un produit chocolaté accessible à tous. 

Il mélange une pâte de noisette avec de l’huile, du sucre et un peu de cacao et obtient ce qu’il appelle la pasta gianduja. 

La texture onctueuse et son goût font vite fureur chez les familles modestes qui se l’arrachent. Le nom est changé pour Giandujot.

Une seule recette et la qualité !

Pietro s’associe avec son frère pour développer l’entreprise qui est enregistrée juste après la guerre. Ils voient ouvrir une usine de confection et deviennent vite des acteurs importants du secteur agroalimentaire italien. Pietro est très rigoureux et insiste pour que la recette soit toujours identique à la recette originale tout en privilégiant des aliments de qualité. 

Pour lui, le Giandujot est un produit social, une manière de rendre les plaisirs chocolatés raffinés accessibles au plus grand nombre.

Décès et héritage

Pietro décède à 50 ans et laisse son fils, Michele Ferrero, aux commandes de l’entreprise. Pietro n’aura connu que l’ancêtre de la célèbre pâte à tartiner. Le Giandujot est en effet un pain de chocolat aux noisettes. 

La version crème arrive 10 ans plus tard et la marque Nutella sera introduite lors de l’exportation du produit à l’international dans les années 60.

En France, aujourd’hui, Nutella représente plus de 66 % des parts de marché des pâtes à tartiner ! La version végétale devrait pouvoir gonfler encore plus ces chiffres en rassurant les consommateurs soucieux de l’environnement et du bien-être animal.