Une vie à Argenteuil

Inaya est née à Argenteuil, un quartier populaire situé en banlieue parisienne. Mais contrairement à beaucoup de ses camarades, elle bénéficie d’une éducation particulière grâce à sa mère qui insiste pour l’emmener au musée tous les dimanches matins. Inaya devient très vite accro à la culture et aux livres. Elle adore notamment les biographies. C’est en regardant un documentaire sur Henri IV qu’elle décide d’intégrer Sciences Po quand elle sera plus grande.

Un constat amer

En évoluant au collège à Argenteuil, elle réalise que les jeunes issus des banlieues populaires n’ont pas les mêmes chances que les autres. Elle est surprise de constater que la plupart de ses camarades n’ont pas d’ambition. Ils ne connaissent ni la Sorbonne ni Sciences Po.

Elle comprend que le milieu social détermine les chances de réussite dans la société et veut faire quelque chose pour s’y opposer. Pour Inaya, il est important de montrer que les banlieues ne produisent pas que des racailles et que les jeunes d’Argenteuil peuvent devenir aussi des chefs d’entreprise.

La volonté d’aider les autres

Dès qu’elle entre au collège, Inaya veut être accompagnée pour mettre toutes les chances de son côté. Elle ne peut cependant pas accéder au projet Télémaque parce qu’elle n’est pas boursière. Elle se rattrape deux ans plus tard en intégrant l’association Rev’elle. Cette fois-ci, c’est elle qui peut se mettre au service des autres pour les aider. Avide de nouvelles expériences, elle entend ensuite parler de Become Tech, une autre association qui promeut la mixité dans le domaine du numérique. Il y avait justement un programme pour apprendre le code pendant l’été. Inaya n’hésite pas une seconde.

Le prix Margareth Junior

Pendant plusieurs semaines, Inaya se forme au code et découvre que ce domaine n’est pas réservé uniquement aux geeks ! Plus tard dans l’année, l’un de ses formateurs lui parle du prix Margareth Junior et lui propose d’y participer. Inaya ne se sent pas légitime de participer, mais elle décide quand même de tenter sa chance. Elle utilise les connaissances acquises pendant son stage et les met au service de sa vocation : aider les autres. Elle crée ainsi une application qu’elle appelle Youngsess, une contraction de young et success. Le but est d’aider les jeunes issus de milieux défavorisés pour qu’ils aient leur chance dans la vie.

Ce prix n’est qu’une première étape pour Inaya. Elle a désormais 17 ans et prépare activement le concours d’entrée pour Sciences Po. En parallèle, elle développe son application et participe à un atelier : Graine d’orateur. Son but ? Devenir quelqu’un tout en étant fier d’être banlieusard, comme l’écrit l’un de ses chanteurs préférés, Kerry James  : « Banlieusards et fiers de l’être, on n’est pas condamnés à l’échec ! »