Bernard Giberstein, un visionnaire méconnu
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La première entreprise de fabrication de bas nylon voit le jour en 1953.
La Seconde Guerre mondiale est terminée et les Américains ont popularisé plein de produits, Coca-Cola, les chewing-gums, mais aussi des bas élastiques et bon marché. En effet, avant cela, les bas étaient réservés à une élite et coûtaient cher. Bernard Gilberstein voyage aux États-Unis et revient avec la technique en tête.
Il est le premier à commercialiser ce produit en France.
Il ouvre l’usine à Autun et crée sa marque, Dimanche. Pourquoi ce nom ? Parce que les gens de l’époque ne mettaient des bas que pour le dimanche, lorsqu’ils s’habillaient pour aller à la messe.
Le succès grâce à la mini-jupe
Le succès est au rendez-vous dès les premières années. Les collants en nylon prennent 25 % des parts du marché du bas. Bernard a notamment l’idée de proposer des packs pour stimuler la vente avec des packs de 3 collants ou de dix.
Mais c’est avec l’arrivée des mini-jupes au début des années 60 que le bas nylon va devenir un objet incontournable de la garde-robe des femmes de l’époque.
Bernard Gilberstein a aussi la bonne idée d’embaucher un publiciste pour l’aider. Ce dernier lui conseille de raccourcir le nom de la marque, notamment pour l’export. Dimanche devient DIM.
Ils proposent également des publicités innovantes et sexy qui vont donner une notoriété immédiate à la marque avec une mélodie entêtante composée par le créateur du générique de Mission Impossible !
Difficultés financières et dépression
Pendant les Trente Glorieuses, Dim profite d’une croissance sans fin. Malheureusement, la crise du pétrole dans les années 70 va créer des remous et l’entreprise a du mal à faire face. Un concurrent de taille entre dans la danse : le pantalon !
En effet, les évolutions de la mode, notamment féminine, perturbent le marché des bas nylon qui, tout en restant incontournables, doivent partager le devant de la scène avec les jeans et autres pantalons.
Bernard Gilberstein est au bord de la faillite.
Pour éviter un rachat, il décide de s’associer avec le Baron Bich, propriétaire de la fameuse marque Bic. Mais il est vite évincé du comité de direction, notamment à cause d’une maladie, et se retrouve esseulé. Les démons du passé viennent le hanter, il repense à sa famille disparue pendant la guerre et met fin à ses jours en 1976.
Dim, leader mondial du bas Nylon.
Malgré ce destin tragique, Dim est rachetée par les Américains et reprend du poids dans les années 80. Elle est aujourd’hui leader en France avec un chiffre d’affaires de plus de 500 millions d’euros par an. Autre fait intéressant, parmi ses 3000 employés, 1000 travaillent sur le territoire français. En 2023, une relocalisation est d’ailleurs entreprise sur le site historique d’Autun, comme un dernier hommage à son fondateur.
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